Pour cette seconde incursion dans le monde numérique, nous poursuivons notre exploration des applications mobiles dédiées aux amateurs de whisky. Après un premier épisode riche en découvertes, nous nous intéressons à trois nouvelles plateformes disponibles sur Google Play : My Whisky, Distiller et Whizzky. Chacune d’elles promet d’enrichir l’expérience de dégustation, d’élargir nos connaissances et de rapprocher les passionnés autour d’une même passion. Mais tiennent-elles vraiment leurs promesses ? C’est ce que nous avons voulu vérifier, téléphone en main et verre à portée de nez.
My Whisky
Première application à passer à la loupe : My Whisky. Destinée aussi bien aux curieux qu’aux connaisseurs, elle offre une base de données impressionnante de plus de 60 000 références. Son interface est claire et conviviale, et sa dimension communautaire permet de noter, commenter et partager ses découvertes avec d’autres amateurs. L’application se distingue par son système de traduction automatique, qui rend accessibles en français les commentaires publiés dans d’autres langues — une belle façon d’unir les amateurs de whisky du monde entier.
Lors de notre essai, la navigation s’est révélée fluide. Le moteur de recherche est efficace et permet d’explorer par type de whisky, par pays d’origine, ou encore via un scanner de code-barres. En testant plusieurs bouteilles, nous avons constaté que les whiskys les plus populaires — comme le Talisker 10 ans — bénéficient de fiches riches et détaillées : informations sur la distillerie, degré d’alcool, type de fûts, mais aussi des mentions rares sur la filtration à froid et la coloration. Une première dans les applications évaluées jusqu’à présent.
Cependant, certaines limites demeurent. Pour les whiskys plus récents ou confidentiels, les fiches sont souvent incomplètes et peu commentées. De plus, l’absence d’avis d’experts et le manque de détails sur les processus de maturation ou les profils aromatiques restreignent l’intérêt pour les dégustateurs expérimentés. Malgré cela, My Whisky séduit par sa richesse et sa convivialité. Bilan : 3,5 sur 5, une belle application généraliste, prometteuse et agréable à utiliser.
Distiller
Deuxième application mise à l’épreuve : Distiller. Dédiée à tous les amateurs de spiritueux — whisky, rhum, tequila, gin ou vodka —, elle se distingue par sa vaste base de données et son interface élégante. Son moteur de recherche, clair et rapide, permet de trouver facilement une bouteille précise, ou de naviguer par catégories et sous-catégories. L’application propose également une fonctionnalité payante appelée True Price, qui permet d’estimer la valeur de sa collection et de suivre l’évolution du marché.
Nous avons particulièrement apprécié la présence d’avis d’experts aux côtés des évaluations des membres de la communauté. Les fiches de whisky les plus populaires, comme le Talisker 10 ans ou le Redbreast 12 ans, offrent un bon niveau de détail : type de fûts, profil de saveurs, degré d’alcool, âge et informations sommaires sur la distillerie. On y trouve même, pour certains, l’indice PPM (particules de tourbe), ainsi qu’un graphique représentant les principales caractéristiques gustatives.
Cependant, tout n’est pas parfait. Certaines informations importantes — notamment la filtration et la coloration — manquent encore à l’appel. Et si la recherche est rapide, la version gratuite est bridée par la publicité et la désactivation de plusieurs filtres. Le scanner de code-barres, quant à lui, s’est avéré capricieux, un défaut qui réduit un peu la convivialité générale. Malgré tout, Distiller brille par la qualité de ses données et sa polyvalence. Une application complète, solide et bien pensée, notée 3,5 sur 5.
Whizzky
Dernière application évaluée : Whizzky. Plus discrète mais non moins ambitieuse, elle se présente comme un outil communautaire conçu pour noter, archiver et comparer ses whiskys. Son interface est simple et épurée, bien que légèrement datée. Dès l’ouverture, on remarque un fil d’actualité composé de publications de la communauté et de fiches de dégustation — certaines datant toutefois de plusieurs années, signe d’une base de données peu actualisée.
Côté contenu, Whizzky propose une recherche par catégories (blends, single malt, bourbon, whisky japonais, etc.) et par popularité. Les fiches de dégustation contiennent les informations de base : type, degré d’alcool, distillerie, mais aussi des profils sensoriels étonnamment complets. On y retrouve des indications sur la robe, le nez, la bouche, la finale et même la texture. Une richesse d’analyse appréciable, surtout lorsqu’elle s’appuie sur des commentaires d’utilisateurs qui décrivent leurs impressions gustatives ou olfactives.
Nous avons testé la fonction de reconnaissance d’étiquette avec un Ardnahoe Inaugural Release 5 ans — un whisky récent. À notre grande surprise, l’application a trouvé la bouteille et affiché des informations pertinentes : profil sensoriel, notes d’utilisateurs, et quelques détails sur la distillerie. Dommage toutefois que les aspects techniques — filtration, coloration, maturation — soient totalement absents. Autre bémol : la lenteur générale de la recherche, qui nuit à l’expérience utilisateur.
Malgré ces limites, Whizzky se distingue par sa présentation claire, la richesse de son profil sensoriel et ses multiples options de recherche. Pour ces raisons, nous lui attribuons également la note de 3,5 sur 5.
Conclusion
Cette seconde aventure numérique confirme que les applications dédiées au whisky ont encore du chemin à faire pour combler pleinement les attentes des amateurs avertis. Chacune apporte ses qualités : My Whisky brille par sa communauté et sa traduction automatique, Distiller par sa profondeur d’analyse et ses avis d’experts, et Whizzky par son approche sensorielle détaillée. Aucune ne s’impose toutefois comme la référence ultime.
Si ces outils rendent la découverte plus interactive et facilitent le partage entre passionnés, ils ne remplacent pas la magie d’une dégustation vécue, verre en main et nez plongé dans l’arôme. Les applis peuvent guider, informer, inspirer — mais le plaisir du whisky, lui, demeure profondément humain.